La naissance

 Puisqu’il faut bien un début autant commencer par là. La mienne, en 1947, s’est déroulée comme pour tous les bébés à cette époque, à la maison.
Pas de clinique ni de gynécologue, c’est un simple médecin généraliste qui suivait la grossesse et pratiquait les accouchements. Aidé parfois par une « sage-femme » qui n’avait que le nom sans avoir fait les études imposées maintenant. Celle-ci venait les jours suivants s’occuper du bébé, des autres enfants s’il y avait lieu et de la maman qui devait garder le lit une semaine environ.
Le plus souvent c’est elle aussi qui remplaçait la maman au sein du foyer. Maintenant nous avons des aides ménagères pour ça.
Il fallait attendre la naissance pour savoir si ce serait une fille ou un garçon. L’échographie n’est arrivée chez nous que dans les années 70.

L’hygiène

Pour mon 1er (en 1968) et les suivants aussi d’ailleurs, c’est dans une baignoire en plastique bleue que ça se passait. Pas question de bain avant la chute du cordon ! Je me souviens de ma grosse éponge, véritable éponge, sur laquelle je passais le savon spécial bébé et sur son corps entier. Le rinçage se faisait en versant dessus de l’eau tiède réservée dans un récipient à côté. Vite sorti du bain, enveloppé dans une grande serviette et posé sur le matelas à langer   tout proche si possible. Les meubles n’existaient pas encore.

Morceaux de coton roulés et trempés dans l’eau tiède pour le soin des yeux, oreilles et le nez étaient prêts d’avance. Puis on talquait les plis du bébé ainsi que ses fesses.

Il fallait faire vite pour qu’il ne prenne pas froid et aussi les 2 chemises et la brassière étaient enfilés ensembles.

L'habillement

Pas moins de 2 chemises en fin coton sous la brassière. Deux fines couches rectangulaires en coton et un lange épais emmaillotaient les jambes. Et comme souvent le tout était souillé on changeait tout à chaque tétée ! Idem pour les chaussons.

Il fallait tout faire bouillir (non pas le bébé) car oui ils contenaient tout ce que faisait bébé. Après avoir retiré les excréments on pouvait rincer d’abord puis les plonger dans la grande lessiveuse posée sur un brûleur à gaz ou sur le poêle si possible. Ensuite plusieurs rinçages dans des bassines avant de les étendre et une fois secs les repasser.

La layette, en laine ça va de soi, se lavait aussi à la main et au savon en paillettes.

Quand on disait qu’on faisait la lessive, c’était y passer des heures ! Et comme on changeait bébé à chaque tétée, toutes les 3 heures, ça vous donne une idée de la corvée journalière.

C’est en 1969 que j’ai découvert les rouleaux de couches prédécoupées en cellulose. Si c’était un grand progrès pour la maman, ce n’était tout de même pas encore l’idéal car ça faisait plein de boulettes sur les fesses du bébé.

Plus tard sont arrivées d’autres couches et la culotte en plastique pour les contenir, ça isolait du reste. Seulement les bébés souffraient d’irritation au contact de la culotte.

Ce n’est que bien plus tard que sont arrivés ce qu’on a appelé « les changes complets ». Connus maintenant sous le nom de couches. Cette fois c’était un réel progrès.

L’alimentation.

Allaitement ou biberon  (bien entendu pas de biberon dans les années 50) il "fallait" que ce soit exactement toutes les 3h. Alors comme on me l’avait bien répété, je réveillais mon fils pour le faire manger à heures fixes. Le pauvre, quand j’y repense …Au suivant j’ai pratiqué l’allaitement à la demande.

Pas grand choix de lait et pas toujours adapté non plus. Et on ne donnait que du lait pendant les 6 premiers mois. Bon d’accord plus tard on a eue de la blédine pour épaissir un peu à partir de 3 mois.

Il faut dire aussi que bien sur je n’avais pas de mixer donc après ça se limitait à la purée maison ou au potage acheté tout fait. Ou encore on faisait cuire du vermicelle.

Et on m’avait parlé des biscuits Betterfood que j’émiettais dans le biberon pour sa bouillie. Je viens de voir sur Internet que ça existe encore !

Dans les années qui ont suivi, plusieurs marques de lait sont arrivées avec des tranches d’âge, des farines épaississantes aussi puis enfin les petits pots.

On donnait enfin autre chose que du lait vers environ 3 mois.

Pour stériliser les biberons, en verre, et les tétines, on les faisait bouillir. Inconvénients : les tétines se ramollissaient très vite et il fallait attendre que les biberons soient refroidis.

J'ai encore des choses à dire alors à bientôt