Les conditions de vie

Au petit matin le 1^er levé réactivait le feu pour chauffer la pièce avant que les enfants descendent. Une bouilloire remplie au robinet était vite mise sur le poêle pour le café.

La femme prenait son vieux moulin en bois pour le moudre puis mettait le contenu dans « la chaussette » de la cafetière en métal sur le feu.

Quelques grains de chicorée par-dessus pour le goût et elle versait de l’eau frémissante sur le tout jusqu’à obtenir la quantité souhaitée. Et toute la journée on avait du café chaud qui embaumait la maison. En été c’était sur la gazinière qu’on le chauffait bien sur.

Le moulin électrique est arrivé bien plus tard, tout comme le café moulu et les filtres de papier.

On ne pouvait pas attendre des jours pour faire une lessive car ça prenait la journée entière. Le linge trempait dans une grande cuve puis on le frottait à la brosse de chiendent et au savon de Marseille, le même qui nous lavait. Et on rinçait 2 ou 3 fois avant d’étendre le tout tordu à la main.

Comme tissu il n’existait que le coton (et la laine) et donc il fallait tout repasser. Et avec des fers en fonte très lourds. On les faisait chauffer sur le poêle, hé oui encore, jusqu’à la température atteinte. Quand un était froid on prenait l’autre. En été ça chauffait sur une plaque et au gaz. Je me souviens du bonheur de ma mère à l’invention du nylon, ancêtre du synthétique.

Une  couverture avec un vieux drap par dessus servait pour le repassage sur la table.

Le ménage se faisait pièce par pièce au savon noir, balai et serpillère. Les poussières pouvaient attendre.

Il fallait penser à la préparation du repas donc épluchage des légumes. Pour une soupe pas de mixer mais un appareil dont j’ai oublié le nom, on y mettait le tout et on tournait la manivelle. On y faisait aussi la purée.

Il n’y avait pas encore de réfrigérateur, donc rien ne pouvait être conservé et il fallait recommencer encore et encore …

Pour peser les ingrédients pas de balance comme celles de maintenant, mais une à plateaux, on mettait des poids gradués sur un plateau jusqu’à obtenir la quantité voulue sur l’autre.

La couture se faisait à la main. Bienheureuses celles qui ont eu une machine à coudre.

Concernant les déchets ménagers, tout ce qui pouvait l’être était brulé dans le poêle. Le reste je ne sais plus ce qu’on en faisait ! Mais nous n’avions pas de flacons ni boites de conserves donc …

Et pas non plus de couches pour bébés ou de protections féminines, non c’était en tissu et on les lavait !